Si la finance comportementale suscite un certain intérêt depuis les années 1970, les récentes crises ayant impacté le marché (crise des subprimes de 2008, crise Covid, crise ukrainienne…) nous ont aussi montré à quel point les prises de décision des acteurs économiques peuvent être impactées par des facteurs d’ordre psychologique.

Et pour cause, comportement mimétique, biais cognitifs et réactions émotionnelles conduisent bien souvent à des choix dénués de toute rationalité, induisant in fine des pertes financières bien réelles.

Bien entendu, le marché des changes n’est pas épargné par ces travers dont il est difficile (mais pas impossible) de prendre conscience pour corriger le tir et protéger tant son budget que sa marge. Trésoriers et directeurs financiers sont en effet tout aussi bien victimes de leurs biais et de leurs émotions que de ceux des autres acteurs présents sur le marché.

Plongeons dans l’esprit des décideurs afin de mieux identifier et comprendre certains comportements irrationnels malheureusement trop souvent observés

Les « héros » proactifs

On les retrouve très régulièrement en première position du Box Office mondial, mais aussi sur les marchés financiers ! Les  « super-héros », ces acteurs économiques proactifs, sont souvent victimes, non seulement d’un excès d’optimisme, mais aussi d’un biais de contrôle.

Si l’optimisme peut être une force lorsque l’on doit gérer la bonne marche d’une entreprise (il aide à avancer et à affronter les échecs), se prendre pour le MacGyver de la gestion du risque de change peut nous empêcher de voir la réalité en face…

En effet, lorsque l’on a toutes les cartes en main quant au choix de sa stratégie de couverture (type de couverture, timing, budget…), le sentiment de contrôle qui en découle peut entraîner une prise de risque exagérée ; de même qu’un refus de changer de stratégie si celle-ci montre des failles ou que les paramètres macroéconomiques changent.

Certains acteurs présentant ce profil de « héros » sont par ailleurs victimes de la mauvaise qualité de leurs informations et de leurs reportings. Des héros bien mal équipés, en somme, qui ne peuvent pas orienter toute leur bonne volonté dans la bonne direction.

Si le biais de contrôle peut difficilement être contré en soi (on a toujours tendance à attribuer nos victoires à nos compétences, et nos échecs aux situations exceptionnelles), mieux vaut en avoir conscience pour limiter au maximum ses effets et garder sa rationalité intacte, autant que possible.

Les moutons suiveurs

Un autre biais très puissant, dont tout le monde a déjà entendu parler, est bien sûr l’effet moutonnier, ou le mimétisme. Ce dernier s’observe dans de très nombreux domaines, dont celui des marchés financiers, où les prises de décisions de certains acteurs de premier plan entraînent en général (et très rapidement) des mouvements identiques de la part de la masse des acteurs-suiveurs.

Si un tel comportement permet bien de suivre la tendance générale, ce qui n’est pas forcément une mauvaise chose sur les marchés (Keynes disait d’ailleurs : « En finance, mieux vaut avoir tort avec tout le monde que raison tout seul »), il nous fait souvent réagir trop tard, lorsque suivre la tendance n’est finalement plus rentable.

En ayant conscience de ce biais « du mouton » et du décalage qu’il est susceptible de créer entre une prise de décision avisée et une autre trop tardive, mieux vaut prendre ses dispositions dès les premiers signes avant-coureurs d’un retournement de situation sur les marchés. Il est donc essentiel de disposer des outils de veille adéquats pour être informé en temps réel.

Les passifs qui subissent

Enfin, un troisième comportement type que l’on retrouve sur le marché des changes est la passivité. Certains acteurs subissent purement et simplement les aléas économiques, voire n’y prêtent tout simplement pas attention, et se retrouvent victimes de deux biais bien connus.

Le biais du statu quo, qui consiste à remettre une prise de décision importante à plus tard, par peur de commettre une erreur, ainsi que le biais de confirmation, qui implique de rester entièrement focalisé sur les paramètres qui vont dans notre sens, en fermant les yeux sur les indices de retournement défavorable, conduisent à des prises de décision déconnectée des enjeux réels, et là encore trop tardives.

Que ce soit avant la crise financière de 2008, ou avant les récents évènements géopolitiques en Ukraine, les signes avant-coureurs étaient bien là, mais la politique de l’autruche l’a emporté encore une fois, y compris dans le monde économique.

Pour ne pas rester passif et ne plus être victime des aléas du marché, nul besoin de s’en remettre à une boule de cristal : mieux vaut pouvoir compter sur un bon suivi des données et sur des indicateurs solides. Plus que jamais, les gestionnaires à la tête des entreprises doivent se faire confiance tout en s’appuyant sur des informations fiables, afin de défendre leurs budgets et leurs résultats.

Biais de contrôle, effet moutonnier, biais de confirmation… Nul doute que les acteurs économiques prennent régulièrement des décisions sous l’emprise de leurs émotions, ce qui peut parfois conduire à des erreurs majeures, et être sanctionné par des pertes substantielles. Alors que les marchés sont plus agressifs que jamais, il est nécessaire d’être en mesure d’agir rapidement.

Le contexte actuel particulièrement incertain exige de mettre en place rapidement des stratégies fiables et pertinentes. Pour protéger au mieux votre trésorerie des fluctuations des taux de change et des matières premières, n’hésitez pas à recourir aux solutions de prévision financière DeftHedge !

 

 

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